Préserver la capacité d'ingestion Préserver la capacité d'ingestion
Pour éviter une perte d'état trop forte en début de lactation, il est capital de maintenir l'ingestion sur les quinze derniers jours du tarissement par l'apport de fibres.
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Au démarrage de la lactation, l'objectif est de limiter au maximum la perte d'état. « Pour cela, la vache doit avoir de l'appétit et manger le plus possible quand elle arrive au vêlage, résume Patrick Besnier. Ce qui se gère par la composition de la ration, le confort de la vache et un accès facile à l'auge lors du tarissement. Elle doit pouvoir se déplacer facilement pour aller manger. Ce qui signifie éviter l'hypocalcémie et la fièvre de lait. Enfin, il faut éviter qu'elle tombe malade, alors que le péri-partum est une période de fragilité immunitaire, ce qui veut dire un système immunitaire le plus solide possible. »
Durant les deux dernières semaines du tarissement, la vache perd l'appétit, à la suite de la compression de la panse par le veau. L'aider à préparer sa future lactation passe par l'ajustement des apports alimentaires et la distribution de fibres. Sans oublier de soutenir l'immunité du veau.
Maintenir l'ingestion
Claire Ponsart, de l'Unceia, et Henri Seegers, de l'école vétérinaire de Nantes, recommandent le maintien d'un niveau d'ingestion constant sur toute la période tarie : « Il s'agit d'éviter la dépression des deux semaines précédant le vêlage car c'est cette variation négative qui conduirait à un début de lactation plus difficile (amaigrissement excessif, risque de métrite). C'est davantage le maintien du niveau d'ingestion que son haut niveau qu'il faut viser en priorité. »
« L'éleveur ne doit pas apporter une ration trop concentrée en énergie lors des quinze jours précédant le vêlage, confirme Patrick Besnier. C'est la pratique courante, censée compenser la perte d'appétit alors que les besoins augmentent : ils atteignent 9 UF en fin de gestation. Une ration très énergétique, souvent très riche en amidon, a tendance à déprimer l'appétit après le vêlage. Or l'ingestion en début de lactation est corrélée à la capacité d'ingestion dans la semaine précédant le vêlage. Il y a plusieurs façons d'apporter ces UF : soit une ration concentrée en petite quantité, soit une ration diluée et fibreuse en quantité plus importante. Le début de lactation sera meilleur avec la deuxième ration ! »
Le rôle des fibres est capital. Elles conservent de la plasticité à la panse, qui retrouve plus vite son volume et sa position après l'expulsion du veau. Ainsi, après le vêlage, l'animal remonte rapidement à un niveau d'ingestion compatible avec ses nouveaux besoins alimentaires.
De plus, les risques de retournement de caillette sont limités. Un apport à volonté de foin ou de paille, quitte à aider à la consommation avec des aliments liquides, est indispensable.
1 UF pour 1.000 kg de lait
« Durant cette période, les vaches réagissent très bien à un apport en énergie et en protéine, qui se traduit par une augmentation du TP et du lait en démarrage de lactation. Il faudrait apporter 1 UF/1.000 kg de lait attendus. Une vache à 10.000 kg recevra 10 UF par jour sur les deux dernières semaines. La concentration contrôlée de la ration est stratégique pour couvrir les besoins et éviter l'amaigrissement », détaille Jean-Philippe Rousseau, de Sanders.
Viser une balance anion-cation négativeEn fin de gestation, la balance anion-cation (Baca) de la ration doit être négative ou proche de zéro. L'ajustement des apports en minéraux et oligoéléments est nécessaire, à condition que la Baca de la ration de base ne soit pas trop positive. Pour gérer finement cette valeur, il est possible de mesurer le pH urinaire des vaches. Ce dernier doit être inférieur à 7. L'herbe jeune ou ensilée est à proscrire car les Baca sont très positives. De plus, elles apportent un excès d'azote soluble. |
Le foie, organe central du métabolisme énergétiquePendant le tarissement, l'organisme stocke des graisses pour se préparer à la lactation. Le foie, organe central du métabolisme énergétique, est donc fortement mis à contribution. D'où l'intérêt des hépatoprotecteurs en cure cinq à huit jours avant le vêlage. Dans les quinze derniers jours, si l'appétit lui manque, la vache puise dans ses réserves pour couvrir ses besoins. Après la mise bas, elle mobilise une partie de ses tissus corporels pour faciliter la mise en place rapide de la lactation. « Cette mobilisation concerne surtout le tissu adipeux, qui remet en circulation une bonne partie des lipides accumulés en fin de gestation », rappelle l'Inra. La vache doit donc disposer de réserves mais pas trop. Et si elle ne reçoit pas assez de glucose, elle puisera trop dans ses réserves : c'est l'acétonémie. |
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